Épitaphe d’Alfred Dehodencq

Notre Alfred Dehodencq est là, sublime artiste.

Créateur toujours jeune et prêt à l’action,

Il peignit l’Orient de pourpre et d’améthyste,

Les combats de l’Histoire et de la Passion.
Jusqu’au dernier moment gardant sa foi première,

Il eut en lui le sens de l’humaine douleur,

Et pour l’extasier dans la pure lumière

Il sut faire pleurer et chanter la Couleur.
Son fils Edmond, en qui revivait son génie,

A sculpté, plein d’amour, avec un doigt savant,

Cette image où revit sa pensée infinie

Et sa tête inspirée et son regard vivant.
Tous deux voient à présent la vie où rien ne change.

Ils se sont réveillés dans la clarté des cieux

Avec Emmanuel, Armand et ce doux ange

La petite Marie aux yeux mystérieux.
Ceux qui restent, le fils, la mère endolorie,

Savent qu’ils sont vainqueurs de l’oubli meurtrier

Et, fière de ces deux artistes, la Patrie

Leur tend, silencieuse, un rameau de laurier.

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Théodore de Banville Apprenti Poète

Par Théodore de Banville

Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un poète, dramaturge et critique français. Célèbre pour les « Odes funambulesques » et « les Exilés », il est surnommé « le poète du bonheur ».

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