Qu’aimez-vous

J’aime un œil noir sous un sourcil d’ébène,
Sur un front blanc j’aime de noirs cheveux :
Et vous avez de longs cheveux d’ébène
Sur un front blanc, et le jais est à peine
Aussi noir que vos yeux.

J’aime un beau corps, qui se penche avec grâce,
Sur un sopha négligemment porté ;
Et savez-vous avec combien de grâce
Sur un sopha vous vous inclinez, lasse
Et brûlante de volupté !

Et puis, quand, là, plaintive et paresseuse,
Le cœur ému, l’œil à moitié fermé,
Vous soupirez… J’aime une paresseuse,
Un long soupir, une voix langoureuse,
Un regard enflammé.

J’aime à trouver un mélange de joie,
De rêverie et de douce langueur :
Pourquoi chez vous ces chagrins, cette joie
Ce sein qui bat contre un fichu de soie,
Ce sourire triste et moqueur ?…

Parfois un mot, un songe, une pensée,
De votre joue efface la pâleur :
Souvent un songe, un mot, une pensée,
Une pâleur lentement effacée
Me fait battre le cœur.

Vienne un caprice, une idée indécise,
Comme un oiseau loin de moi vous volez.
J’aime un caprice, une idée indécise,
J’aime la place où vous étiez assise,
J’aime la place où vous allez…

Un ange… un ange aussi beau que vous-même,
Dont le parler comme le vôtre est doux…
Qui rit aussi… dont le nom est le même
Que votre nom… Oui, voilà ce que j’aime,
Tout ce que j’aime !… — Et vous ?…

La poésie transcende le temps. Écrivez comme Baudelaire, commentez comme Aragon, et laissez votre empreinte.

Laisser un commentaire