À une Normande

Adieu, mon joli cœur de rêve !
Souvenez-vous du Val-André
Et de l’heure exquise et trop brève
Où le soir mourait sur la grève
Comme un andante de Fauré.

D’où veniez-vous, mon gentil page ?
De Criquetot… ou de Paris ?
Moi j’arrivais d’un long voyage
Au pays des cœurs en veuvage,
Au pays des cœurs défleuris.

C’est là-bas sur une âpre côte,
Chez un vieux peuple aux yeux d’enfant.
À basse mer comme à mer haute,
L’amour à toute heure y sanglote :
Rien qu’à l’ouïr, le cœur se fend.

Avant que le ciel ne se brouille,
Partez, mon cœur, mon cœur joli.
La brume file sa quenouille ;
Craignez l’automne aux doigts de rouille,
Tisseurs de silence et d’oubli.

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