Quand tes yeux conquerans estonné je regarde

Quand tes yeux conquerans estonné je regarde,
J’y veoy dedans à clair tout mon espoir escript ;
J’y veoy dedans Amour luy mesme qui me rit,
Et m’y monstre, mignard, le bon heur qu’il me garde.

Mais, quand de te parler par fois je me hazarde
C’est lors que mon espoir desseiché se tarit ;
Et d’avouer jamais ton oeil, qui me nourrit,
D’un seul mot de faveur, cruelle, tu n’as garde.

Si tes yeux sont pour moy, or voy ce que je dis :
Ce sont ceux là, sans plus, à qui je me rendis.
Mon Dieu, quelle querelle en toi mesme se dresse,

Si ta bouche et tes yeux se veulent desmentir ?
Mieux vaut, mon doux tourment, mieux vaut les despartir,
Et que je prenne au mot de tes yeux la promesse.

Vingt neuf sonnetz

Voter pour ce poème!

Etienne De La Boetie Apprenti Poète

Par Etienne De La Boetie

Étienne de La Boétie est un écrivain humaniste et un poète français, né le 1ᵉʳ novembre 1530 à Sarlat et mort le 18 août 1563 à Germignan, dans la commune du Taillan-Médoc, près de Bordeaux. La Boétie est célèbre pour son Discours de la servitude volontaire.

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

Écrivez comme un Verlaine, commentez comme un Hugo, et vous serez un pilier de notre communauté poétique.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Une nuit, sous la terrible lune

Le blason de la rose