Si ma raison en moy s’est peu remettre

Si ma raison en moy s’est peu remettre,
Si recouvrer asthure je me puis,
Si j’ay du sens, si plus homme je suis,
Je t’en mercie, ô bien heureuse lettre.

Qui m’eust (hélas), qui m’eust sceu recognoistre,
Lors qu’enragé, vaincu de mes ennuys,
En blasphemant, Madame je poursuis ?
De loing, honteux, je te vis lors paroistre,

Ô sainct papier ; alors je me revins,
Et devers toy devotement je vins :
Je te donrois un autel pour ce fait,

Qu’on vist les traictz de ceste main divine ;
Mais de les veoir aucun homme n’est digne,
Ny moi aussi, s’elle ne m’en eust faict.

Vingt neuf sonnetz

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