À ma mère

Ô ma mère et ma nourrice !

Toi dont l’âme protectrice

Me fit des jours composés

Avec un bonheur si rare,

Et qui ne me fus avare

Ni de lait ni de baisers !
Je t’adore, sois bénie.

Tu berças dans l’harmonie

Mon esprit aventureux,

Et loin du railleur frivole

Mon Ode aux astres s’envole :

Sois fière, je suis heureux.
J’ai vaincu l’ombre et le doute.

Qu’importe si l’on écoute

Avec dédain trop souvent

Ma voix par les pleurs voilée,

Quand sur ma lyre étoilée

Tu te penches en rêvant !
Va, je verrai sans envie

Que le destin de ma vie

N’ait pas pu se marier

Aux fortunes éclatantes,

Pourvu que tu te contentes

D’un petit brin de laurier.
16 février 1858.

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Théodore de Banville Apprenti Poète

Par Théodore de Banville

Etienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris, est un poète, dramaturge et critique français. Célèbre pour les « Odes funambulesques » et « les Exilés », il est surnommé « le poète du bonheur ».

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