Ballade de frère Lubin

Pour courir en poste à la ville
Vingt fois, cent fois, ne sais combien ;
Pour faire quelque chose vile,
Frère Lubin le fera bien ;
Mais d’avoir honnête entretien
Ou mener vie salutaire,
C’est à faire à un bon chrétien,
Frère Lubin ne le peut faire.

Pour mettre, comme un homme habile
Le bien d’autrui avec le sien,
Et vous laisser sans croix ni pile,
Frère Lubin le fera bien :
On a beau dire, je le tien :
Et le presser de satisfaire,
Jamais ne vous en rendra rien,
Frère Lubin ne le peut faire.

Pour débaucher par un doux style
Quelque fille de bon maintien,
Point ne faut de vieille subtile,
Frère Lubin le fera bien.
Il prêche en théologien,
Mais pour boire de belle eau claire,
Faitesla boire à votre chien,
Frère Lubin ne le peut faire.

ENVOI

Pour faire plutôt mal que bien,
Frère Lubin le fera bien ;
Et si c’est quelque bonne affaire,
Frère Lubin ne le peut faire.

L’Adolescence clémentine

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Clément Marot Apprenti Poète

Par Clément Marot

Clément Marot, né à Cahors en 1496 et mort le 12 septembre 1544 à Turin, est un poète français. Bien que marqué par l'héritage médiéval, Clément Marot est un des premiers poètes français modernes. Précurseur de la Pléiade, il est le poète officiel de la cour de François Iᵉʳ.

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