Amour

Ô rêves de jeunesse, éblouissant mirage,

Qui vous arrachera de mon cœur éperdu ?

Qu’étaient donc ma raison, ma force, mon courage,

Qu’ils aient fui pour un mot dans la nuit entendu ?
Amour ! oh ! c’est bien toi dont j’ai senti la flamme,

Toi qui fais mon souci, toi qui fais mon effroi !

Ton souffle impérieux a passé sur mon âme ;

Je tremble, je supplie, oh ! que veux-tu de moi ?
Qu’on ne me parle plus d’aurore ou de rosée,

De chansons au matin, d’astres au firmament ;

Laissez-moi, par pitié, j’aime, je suis brisée,

Et j’ai tout oublié pour ce cruel tourment.
Mais quoi ! je pleure encor ? Oh ! l’amour, c’est la vie,

Le bien, le beau, le grand, la foi, la vérité ;

C’est Dieu même qui parle et soudain nous convie

A jouir tout vivants de l’immortalité !
Écoutez, écoutez : j’aime, je suis aimée,

Je puis vaincre la mort et braver l’inconnu ;

Mon ciel était obscur, mon âme était fermée ;

Voici : le jour s’est fait et l’amour est venu !
Juillet 18…

Voter pour ce poème!

Louisa Siefert Apprenti Poète

Par Louisa Siefert

Louisa Siefert, née à Lyon le 1er avril 1845 et morte à Pau le 21 octobre 1877, est une poétesse française.
Louisa Siefert (1845 - 1877) était une poétesse française qui a laissé une poésie empreinte de douleur mais soutenue d’un vif spiritualisme protestant. Son premier recueil de poèmes, Rayons perdus, paru en 1868, connaît un grand succès. En 1870, Rimbaud s'en procure la quatrième édition et en parle ainsi dans une lettre à Georges Izambard : « J'ai là une pièce très émue et fort belle, Marguerite […]. C'est aussi beau que les plaintes d'Antigone dans Sophocle.»

Ce poème vous a-t-il touché ? Partagez votre avis, critique ou analyse !

La poésie est le reflet de l'âme. Laissez votre reflet briller ici.
S’abonner
Notifier de
Avatar
guest
0 Avis
Inline Feedbacks
View all comments

Oaristys

Les roses