Arbres qui lamentez la cruelle infortune

Arbres qui lamentez la cruelle infortune
De ce pauvre garçon, qui trop audacieux,
Dans le tour recourbé du grand plancher des cieux
Osa pousser le char du frère de la Lune,

Plus ne pleurez sa mort, plus grande est ma fortune,
Mais sourcez avec moi un fleuve de vos yeux.
J’ai comme lui, chétif, visité les hauts lieux,
Et en bas comme lui je ressens la mort brune.

Les flots du Pô fameux m’ont causé mon destin,
D’une mer de malheurs j’ai été le butin,
Sans pouvoir, ô Thisbée, éviter ta cordelle.

Phaëton, ô dessein, brûla tout se brûlant,
Mais moi, mis dans ton feu par ton oeil violent,
Sans avoir offensé tout malheur me bourrelle.

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Par Joachim Bernier De La Brousse

Joachim Bernier de La Brousse, né à Nouaillé vers 1580 et mort en 1623, est un poète baroque français. Avocat selon les uns, banquier selon d’autres à Poitiers, Bernier fut élevé par son oncle Deplanches, prieur et sous-chantre de Sainte-Radegonde, qui, lui aussi, était poète.

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